(ou
comment les prémices du printemps sont
un temps béni pour le
botaniste amateur)
Je
profite des premiers beaux jours pour sortir de mon repos végétatif
hivernal, et reprendre l'écriture de mon blog honteusement laissé
en friche faute d'inspiration et de temps à lui consacrer. Cet
article, à peine rédigé, est déjà presque périmé, puisqu'il
est consacré à cette trop courte transition ente l'hiver et le
printemps.
Cette
petite fenêtre, qui dans le Perche, partie la plus continentale de
l'ex-Basse-Normandie, s'étend environ sur un petit mois et demi de
la deuxième moitié de février à la fin de mars, est
une période merveilleuse pour les botanistes débutants mais aussi
et surtout pour ceux qui veulent démarrer la botanique.
En
effet, on observe la sortie du repos végétatif de notre flore,
d'abord timidement puis, au fil des alternances pluies-soleil, de
plus en plus vite. Comme un lendemain de Saint-Patrick, les bourgeons
des arbres débourrent. Les plantes vivaces se remettent à produire
des rameaux et feuilles. Les graines des plantes annuelles commencent
à germer, pointant leurs cotylédons1.
Mais
surtout, les premières fleurs de l'année sont de sortie. Il y a
quinze jours, j'en dénombrai une petite quinzaine environ de très
fréquentes. Aujourd'hui, le nombre a certainement fait plus que de
doubler. Et si vous habitez sur la côte ou plus au sud, il y en a
déjà beaucoup plus.
Ce
nombre restreint de fleurs offre au botaniste amateur la merveilleuse
sensation de se sentir capable de tout reconnaître ou presque...
Bon, il faut en profiter, ça dure peu de temps. Quant à la personne
qui veut découvrir les joies de la botanique, hé bien c'est le
moment : ces quelques fleurs sont suffisantes pour poser de
solides bases dans la reconnaissance de familles communes. Et le
faible nombre de fleurs évite cette sensation d'être débordé qui
arrive très vite en mai juin, où on dénombre des centaines de
plantes en fleur. Les familles réputées difficiles pour les
botanistes, celles où foisonnent les espèces toutes semblables, ne
sont en plus pas encore très présentes.
Ces
plantes précoces, qui fleurissent parfois avant même qu'on soit
sorti de l'hiver (comme le fait le Perce-Neige ou Galanthus nivalis
L), se séparent en deux catégories. D'une part, celles qui
supportent mal la concurrence avec les autres végétaux, et qui
faneront vite dans la saison. Elles fleurissent quand les insectes
pollinisateurs, qui pointent eux aussi le bout de leurs antennes, ont
peu de choix dans leur nourriture, ou quand des plantes plus élevées
ne les empêcheront pas de profiter de l'ensoleillement. D'autre
part, il y a les plantes qui ont une très large tolérance en terme
de météo, et qui seront aussi pour certaines les dernières en
fleur cet automne, comme le Lamier blanc (Lamium album L.) ou le
Pâturin annuel (Poa annua L.).
Je
vous propose un petit reportage photo des plantes communes de ce
début de printemps avec une succincte description de leur famille,
pour vous permettre de repérer quelques espèces appartenant à
plusieurs familles représentatives de la flore ornaise.
J'en profite aussi, pour ceux qui sont intéressés par la faune et la flore, pour vous parler du magazine Orne Nature, que vient d'éditer l'Association Faune et Flore de l'Orne. C'est le résultat d'un travail monstre effectué par les bénévoles, et ça vaut franchement le coup d'oeil ! 80 pages superbes, richement illustrées, avec de nombreux articles d'une qualité remarquable. En toute franchise, sur le fond et la forme, c'est bien mieux que ce que vous lirez plus bas ;-) : très pédagogue, très accessible, mais quand même passionant ! Allez donc voir ici pour plus d'infos. Et n'hésitez pas à vous abonner ou adhérer à l'association si vous soutenez sa cause.
J'en profite aussi, pour ceux qui sont intéressés par la faune et la flore, pour vous parler du magazine Orne Nature, que vient d'éditer l'Association Faune et Flore de l'Orne. C'est le résultat d'un travail monstre effectué par les bénévoles, et ça vaut franchement le coup d'oeil ! 80 pages superbes, richement illustrées, avec de nombreux articles d'une qualité remarquable. En toute franchise, sur le fond et la forme, c'est bien mieux que ce que vous lirez plus bas ;-) : très pédagogue, très accessible, mais quand même passionant ! Allez donc voir ici pour plus d'infos. Et n'hésitez pas à vous abonner ou adhérer à l'association si vous soutenez sa cause.
La Jonquille, Narcissus pseudonarcissus L.,
famille des Amaryllidacées.
La Jonquille fait aussi partie des plantes symboles du début du printemps. Ses fleurs sont reconnaissables entre toutes, souvent grandes, majestueuses, d'un jaune plus ou moins soutenu. Les feuilles sont plus discrètes, linéaires, fines, autour de la tige florale. Ce sont des plantes à bulbes souterrains, ce qui facilite leur départ dès que la saison s'adoucit, ayant déjà des réserves nutritives importantes.
Beaucoup de jonquilles sont cultivées par l'homme ou issues de cultivar. Les sauvages sont fragiles, menacées par les cueillettes. Il convient d'éviter d'en ramasser, et surtout de ne pas déterrer les bulbes.
Les jonquilles appartiennent à la famille des Amaryllidacées, où l'on retrouve aussi le Perce-Neige, petite famille en Normandie, mais très utilisée en horticulture pour ses fleurs souvent grandes et esthétiques.
La pâquerette, Bellis perennis L.,
le Séneçon commun, Senecio vulgaris L.,
et le Tussilage, Tussilago farfara L.,
famille des Astéracées
La
famille des Astéracées fait partie de ces grandes familles de
fleurs, présentes partout dans le monde, qu'on appelait autrefois
Composées, dont l'inflorescence est composée d'une multitude de
petites fleurs très serrées en un capitule ressemblant à une
grosse fleur unique. Tout le monde reconnaît sans hésiter la
pâquerette ou le pissenlit, emblématiques de la famille.
Voici
trois Astéracées printanières qui permettent de voir la diversité
et la complexité des fleurs de Composées. On trouve deux types de
fleurs dans cette famille : les fleurs dites tubulées,
composées uniquement d'un tube enfermant les organes sexuelles, et
des fleurs dites ligulées, dont une partie est plate et allongée,
plus grandes et visibles, pour attirer les insectes. Les Astéracées
ont soit des fleurs tubulées, soit des fleurs
ligulées, soit encore les deux. Les trois plantes ci-dessous
présentent ces trois dispositions différentes.
La
pâquerette, ou Bellis perennis L., dont les « pétales » blancs, qui sont en
réalité des fleurs dites ligulées, plates, dont le rôle est
d'attirer les insectes au centre, vers les fleurs jaunes fertiles,
tubulées. C'est l'une des plantes les plus communes, faisant partie des premières fleurs que les enfants reconnaissent et utilisent.
Rosettes de feuilles de la pâquerette, le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61). On appelle rosette un ensemble de feuilles disposées en cercle à la base de la plante. |
Capitule de pâquerette. On distingue clairement les deux types de fleurs : ligulées à la périphérie (en blanc), tubulées au centre (en jaune) |
Capitule vu de profil. Le capitule est composé d'un réceptacle sur lequel s'insèrent une multitude de petites fleurs. |
Le
séneçon commun qu'on appelle Senecio vulgaris L., plante
très connue des éleveurs car commune sur les pâturages, se
retrouve aussi souvent au pied des murs,sur les trottoirs. Elle est
toxique. Son capitule est constitué de fleurs dites « tubulées »,
serrées par des bractées, des feuilles modifiées qui rappellent
les sépales des plantes à grandes fleurs. Certaines espèces de séneçons présentent également des fleurs ligulées en périphérie. Quand le séneçon
fructifie, il rappelle le pissenlit avec ses aigrettes s'envolant au
vent.
Vue générale du séneçon commun, le 22 mars 2016 sur un vieux mur de la Fuie des Vignes, à Alençon (61) |
Capitule du séneçon commun. Les petites tiges jaunes sont des fleurs, et la partie verte est composée de feuilles transformées appelées bractées. |
Détail d'un capitule ayant fructifié, avec ses akènes prêts à s'envoler au premier coup de vent |
Enfin,
la fleur de Tussilage, ou Tussilago farfara L., bien connue
des herboristes, qui est un peu étonnante : la fleur sort au
printemps, alors que les feuilles sont toutes absentes. On la
retrouve souvent au bord des routes de campagne, sur les talus. Ses capitules, comme la pâquerette, sont constitués de fleurs tubulées entourées de fleurs ligulées, mais toutes les fleurs sont jaunes. Il s'agit d'une
plante comestible, malheureusement on la croise souvent dans les
endroits pollués.
Capitules de tussilage, le 17 mars 2016 à Saint-André-sur-Orne (14). A la floraison, les feuilles ne sont pas encore formées. |
Toute une colonie |
La
Bourse-à-pasteur, Capsella bursa-pastoris (L.) Medik.,
et la Cardamine hirsute, Cardamina hirsuta L.,
famille des
Brassicacées
famille des Brassicacées
Les
Brassicacées, qu'on appelait avant Crucifères, forment une grande
famille de plantes européennes. Elle a donné de nombreuses plantes
importantes pour l'agriculture : les choux, radis, moutardes,
colzas... sont certains de ses membres les plus connus. Si la famille
est assez simple à reconnaître, il est souvent difficile après
d'arriver à l'espèce. La forme du fruit a son importance dans la
détermination.
Les
Brassicacées sont caractérisées par leur fleur à 4 pétales
étalés en croix. Souvent, on dénombre 4 grandes étamines (organes
sexuels mâles) et 2 plus petites en périphérie de la fleur. Les
fruits sont appelés siliques, ce sont des capsules sèches qui
s'ouvriront à maturité pour libérer les graines.
La
Brassicacée suivante, appelée Bourse-à-pasteur ou Capsella bursa-pastoris (L.) Medik., fait partie de ces plantes qui fleurissent
presque toute l'année. Si ses fleurs sont représentatives de la
famille, ses fruits ont eux une forme unique, qui permettent de la
repérer à coup sûr : ils sont en forme de petits cœurs,
rappelant les bourses que portaient les pasteurs. Comme quoi le
hasard fait bien les choses, vu qu'elle s'appelle, comme par hasard,
bourse-à-pasteur !!!
Vue générale d'une bourse-à-pasteur, le 6 mai 2016 à Bretteville-sur-Odon (14) |
Le fruit typique de la bourse-à-pasteur, semblable à une bourse. La forme et la taille de la silique des Brassicacées est déterminante pour connaître l'espèce. |
Détail des fleurs, avec les 4 pétales en croix. |
Voici aussi une autre Brassicacée précoce, commune sur tout bon talus qui se respecte : la Cardamine hirsute, ou Cardamine hirsuta L., une excellente plante des salades printanières, au goût poivré et au croquant prononcé.
Tiges et feuilles de la cardamine hirsute,
le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61)
La cardamine hirsute présente une ombelle de feuilles à sa base,
et aussi des feuilles le long de la tige, qu'on appelle feuilles caulinaires.
Le fruit de la cardamine est une silique très différente de la bourse-à-pasteur.
On devine les graines sous le relief.
Le Mouron des oiseaux, Stellaria media (L.) Vill.,
famille des Caryophyllacées
Très jolie fleur printanière, le Mouron des oiseaux, aussi parfois appelée Morgeline, fait partie de ces excellentes salades printanières, à condition de bien la reconnaître et de la prélever loin des urines de chiens.
Il est classé dans la famille des Caryophyllacées, très présente en France, que l'on connaît bien grâce aux oeillets. C'est une famille de plantes herbacées, à feuilles opposées et simples.
Le Mouron des oiseaux a une fleur petite mais très jolie. Ses pétales sont bifides : ils sont profondément échancrés, à tel point qu'on croirait en compter 10 quand il n'y en a en réalité que 5 !
Fleur de profil du mouron des oiseaux, le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61).
Les pétales sont à peine plus long que les sépales.
Vue générale de la plante
Pétales bifides. On distingue les trois styles au milieu, organes femelles de la fleur.
Les
Lamiers, Lamium, famille des Lamiacées
Voici aussi une autre Brassicacée précoce, commune sur tout bon talus qui se respecte : la Cardamine hirsute, ou Cardamine hirsuta L., une excellente plante des salades printanières, au goût poivré et au croquant prononcé.
Tiges et feuilles de la cardamine hirsute, le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61) |
La cardamine hirsute présente une ombelle de feuilles à sa base, et aussi des feuilles le long de la tige, qu'on appelle feuilles caulinaires. |
Le fruit de la cardamine est une silique très différente de la bourse-à-pasteur. On devine les graines sous le relief. |
Le Mouron des oiseaux, Stellaria media (L.) Vill.,
famille des Caryophyllacées
Très jolie fleur printanière, le Mouron des oiseaux, aussi parfois appelée Morgeline, fait partie de ces excellentes salades printanières, à condition de bien la reconnaître et de la prélever loin des urines de chiens.
Il est classé dans la famille des Caryophyllacées, très présente en France, que l'on connaît bien grâce aux oeillets. C'est une famille de plantes herbacées, à feuilles opposées et simples.
Le Mouron des oiseaux a une fleur petite mais très jolie. Ses pétales sont bifides : ils sont profondément échancrés, à tel point qu'on croirait en compter 10 quand il n'y en a en réalité que 5 !
Fleur de profil du mouron des oiseaux, le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61). Les pétales sont à peine plus long que les sépales. |
Vue générale de la plante |
Pétales bifides. On distingue les trois styles au milieu, organes femelles de la fleur. |
Les
deux lamiers suivants font partie de ces plantes extrêmement
communes, qu'on retrouve toute l'année et dans de nombreux endroits.
Ils appartiennent à la famille des Lamiacées, qui nous offre de
nombreuses plantes aromatiques et médicinales, dont les menthes,
thyms, basilics, origans... Riches en huiles essentielles, les
Lamiacées ont aussi un rôle mellifère important.
Cette
famille est souvent facile à reconnaître, malgré quelques pièges.
La tige est souvent quadrangulaire, avec des côtés marqués. Les
feuilles sont opposées, c'est-à-dire qu'elles sont deux à se faire
face de chaque côté de la tige. Et chaque paire de feuilles forme un angle droit avec la paire suivante : on dit qu'elles sont décussées.
Quand
aux fleurs de Lamiacées, elles présentent une symétrie bilatérale,
et sont souvent constituées de deux lèvres s'ouvrant pour former
une « gueule ». Les fleurs sont souvent regroupées par
étages tout autour de la tige.
Tôt
dans le printemps, on n'observe quasiment que ces deux Lamiacées en
fleurs : le Lamier blanc (Lamium album L.), et le Lamier
pourpre (Lamium purpureum L.), qui sont des plantes très
cousines. Le lamier blanc est appelé aussi ortie blanche, car la
tige et les feuilles sont très semblables à l'Ortie, qui est
pourtant d'une autre famille. Les fleurs permettent de distinguer
facilement les deux plantes. On peut aussi les distinguer les yeux
fermés en s'y frottant...
Vue aérienne du Lamier blanc, le 26 janvier 2016 à Bretteville-sur-Odon (14). On comprend mieux la notion de feuilles opposées décussées. |
La ressemblance avec l'Ortie dioique (Urtica dioica L.) est importante pour qui ne fait pas attention aux fleurs de cette touffe de Lamier blanc. Le 20 avril 2016 à Bretteville-sur-Odon (Calvados) |
Tige de Lamier pourpre, le 20 mars 2017 à Mortagne-au-Perche (61) |
La tige du Lamier pourpre est clairement rectangulaire, anguleuse. |
Le Pâturin annuel, Poa annua L., famille des Poacées
La
famille des Poacées, appelées aussi Graminées, est peut-être la
famille dominante dans les prairies normandes. Elle intéresse assez
peu les botanistes, à cause de ses petites fleurs et des plusieurs
centaines d'espèces. Bonne vue, patience et persévérance sont
indispensables dans l'identification des Graminées.
Voici
quand même la plus commune, qui elle aussi fleurit toute l'année :
le pâturin annuel, ou Poa annua L., qui comme son nom
l'indique fleurit toute l'année ou presque. Elle dépasse rarement
les 10 centimètres.
Zoom sur les minuscules fleurs d'un pâturin annuel, le 16 mai 2016 à Verson (14) |
L'épi du pâturin est de forme pyramidale |
Les fleurs, rudimentaires, sont protégées par un épillet. Chaque épillet regroupe plusieurs fleurs. |
Les Primevères (Primula), famille des Primulacées
Les primevères, du genre Primula, font partie de ces plantes bien connues des jardiniers et des promeneurs printaniers. Leur nom provient de leur précocité saisonnière, primo vere signifiant début du printemps en latin. Leurs feuilles semblent en rosette, à la base de la longue tige florale. On rencontre en Normandie trois espèces de primevères sauvages : la primevère élevée (Primula elatior (L.) Hill.), le coucou ou primevère officinale (Primula veris L.) et la primevère acaule (Primula vulgaris Huds).
Les primevères s'hybrident souvent entre elles. On rencontre ainsi à proximité des habitations une multitude d'hybrides avec les variétés cultivées, qui se ressèment et retournent plus ou moins à l'état sauvage.
La primevère élevée, le 17 mars 2016 en forêt de Grimbosq (14) |
Fleur de primevère élevée |
Vue d'ensemble de la primevère élevée |
Coucou, ou primevère officinale, le17 mars 2016 également en forêt de Grimbosq (14), avec en cadeau mon doigt sur l'objectif |
On distingue le coucou des autres primevères, entre autre, par sa couleur éclatante et son calice enflé |
La
Ficaire fausse-renoncule, Ficaria verna Huds.,
famille des
Renonculacées
La
Ficaire fait partie de ces plantes supportant mal la concurrence,
qu'on retrouve dans les lieux gorgés d'humidité, dès la
mi-février.
Elle
fait partie de la famille des Renonculacées, qu'on connaît surtout
grâce aux boutons-d'or, qui parsèment les prairies normandes de
tâches jaunes boudées par les vaches, et aussi grâce aux
clématites.
Cette
famille est importante dans l'histoire de l'évolution des fleurs,
formant une étape entre les premières fleurs, dont les pièces sont
organisées en spirales et évoluent progressivement des sépales aux
pétales puis aux organes sexuels, et les fleurs dites « plus
évoluées », où la distinction entre chaque type de pièce
est nette, sans formes intermédiaires.
La
Ficaire se reconnaît facilement par sa couleur éclatante, de toute
beauté, à 8 pétales. Les feuilles sont situées au ras du sol. Les
bulbes se révéleraient efficaces pour soigner les hémorroïdes. La
plante, comme la grande majorité des Renoncules, est toxique.
Une Ficaire le 29 décembre2015 à Bretteville-sur-Odon (14). Lors d'hivers doux, la plante peut fleurir en plein milieu de l'hiver. |
Le 18 février 2017 à La Fuie des Vignes, à Alençon (61) |
La Violette odorante (Viola odorata L.), famille des Violacées
La violette odorante est facilement reconnaissable. Formant des tapis parfois très denses dans les lieux frais, ses feuilles sont en rosette. Les fleurs ont une symétrie axiale et non centrale : la partie gauche est semblable à la partie droite, mais le haut est très différent du bas. Les botanistes diront qu'il s'agit d'une fleur zygomorphe. La violette odorante se distingue de ses consoeurs, entre autre critère, par son parfum enivrant, qui fait merveille dans les recettes sucrées, que ce soit sous forme de liqueur, gelée, bonbon, ou tout simplement dans les gâteaux.
Les violettes et les pensées appartiennent toutes deux au genre Viola, qui comporte de nombreuses espèces sauvages. Il n'est pas forcément facile de distinguer les espèces de violettes entre elles. On doit comparer un certain nombre de critères, dont la forme des sépales, du système racinaire, des feuilles...
Fleur de violette odorante, le 16 mars 2017 au Plantis (61) |
La violette odorante a des fleurs soit violettes, soit blanches avec un éperon violet |
Version violette de la violette odorante, le 22 mars 2016 à Alençon (61) |
Tapis de violette. Les feuilles sont longuement pétiolées, arrondies, dentées et cordées. |
1
Les cotylédons sont les premières feuilles qui s'épanouissent
à la germination d'une graine, souvent très différentes par leur
forme et leur taille des feuilles définitives. Elles sont déjà
présentes sous forme d'ébauche dans la graine. Leur rôle est de
commencer la synthèse chlorophyllienne pour que la plante soit
capable de démarrer sa croissance. Elles tombent en général à
l'apparition des premières vraies feuilles.
Les
botanistes ont longtemps classé les plantes entre celles ayant un
cotylédon (les monocotylédones, dans lesquelles on trouve les
graminées, les iris...) et celles en ayant deux (les dicotylédones,
où l'on retrouve les Astéracées, Apiacées, et la plupart de nos
familles).
Cette distinction est un héritage évolutif très ancien, qui fait que les plantes à un cotylédon sont assez éloignées physiologiquement des "dicots" : cette distinction est utilisée pour les herbicides en agriculture, permettant dans les cultures de céréales de supprimer un bon nombre d'adventices sans abîmer le céréale, par exemple.