lundi 12 septembre 2016

Une magnifique Joubarbe !

Au hasard d'une promenade à Mortagne-au-Perche (notre nouvelle city pleine de charme), dans les vieilles ruelles, je suis tombé par hasard sur un bout de mur sur une Joubarbe des toits (Sempervivum tectorum L.) d'une taille exceptionnelle. Le résultat : cette série de clichés d'une beauté à couper le souffle ! Vous pouvez cliquer dessus pour en profiter en grand format.













  I) Description


Cette plante, plutôt rare en Normandie, affectionne les vieux murs et les rocailles. Elle est de la famille des Crassulaceae, qui contient des plantes succulentes particulièrement adaptées à l'aridité : les feuilles sont gorgées de substances nutritives acqueuses, permettant au végétal de survivre de nombreux mois sans apport d'eau.

Pour résister à la sécheresse, les Crassulaceae disposent d'un mécanisme de régulation des échanges d'eau avec l'extérieur : les stomates, ces minuscules trous dans le tissu de la plante, s'ouvrent la nuit et se referment le jour, limitant l'évaporation de la plante et permettant même de profiter de l'humidité nocturne.

La Joubarbe des toits se reconnait facilement à ses feuilles, réparties en rosette à la manière du capitule d'artichaut. C'est une plante acaule, c'est-à-dire sans tige apparente. Elle fait partie de ses plantes capables de pousser dans rien ou presque, comme ici où elle colonise un vieux mur de pierre. Les photos ci-dessus représentent sans doute un seul individu, qui à partir d'une rosette s'est propagé à l'aide de stolons. Il n'y aurait donc qu'un seul ADN.

Malheureusement pour moi, la Joubarbe de Mortagne-au-Perche avait fleuri il y a peu de temps, mais la hampe florale était déjà fânée. Voici quand même une inflorescence d'un autre Sempervivum, croisé le 31 juillet 2016 à Somiedo, dans les Asturies, à plus de 1000 mètres d'altitude. Ce serait dommage de ne pas vous faire profiter de cette superbe fleur !





Les fleurs de Joubarbe sont regroupées au bout d'une hampe florale, tige servant à porter les fleurs. Après floraison, la rosette qui a émis la hampe meurt. 

II) Autour de la Joubarbe


Son nom scientifique, Sempervivum tectorum L., vient du latin semper qui signifie "Toujours" et vivus, "vivant". Le nom fait référence à la capacité de survie de la plante en situation de sécheresse. Quand à tectorum, cela signifie littéralement "des toits". 

En français, la plante possède plusieurs noms : Joubarbe des toits, mais aussi Grande Joubarbe, Artichaut des toits, Barbe de Jupiter, Herbe aux coupures... On l'appelle Hauswurz en allemand, Mouse-leck en anglais, ou encore Semprevivo en italien1.

La plante, décrite dès l'antiquité, était associée à la magie : elle aurait le pouvoir de protéger les habitations qui en avaient sur leur toit de la foudre. D'où son nom de Barbe de Jupiter. Cette croyance était si bien répandue que Charlemagne ordonnait au fermier d'en installer chez eux, dans le célèbre Capitulaire de Villis2, document de 812 régulant les cultures potagères de l'empire. 

La joubarbe possède de nombreuses propriétés médicinales, connues des herboristes depuis au moins l'époque de Dioscoride1 (Ie siècle). Son suc était autrefois utilisé dans les ulcères, les fièvres et les affections liées à l'hystérie, notion psychiatrique aujourd'hui heureusement démodée. 

On l'utilise toujours en usage externe, contre les cors et les saignements de nez, les hémorroïdes, les brûlures, les plaies, les furoncles3... Elle possède en effet des propriétés astringentes grâce à ses tanins : les tanins ont la capacité de ressérer les muqueuses. C'est grâce aux tanins qu'on transforme les peaux en cuir, sous l'action de plantes riches en tanins comme le chêne. Un vin riche en tanin, un bordeau par exemple, entraîne une sensation de crispation dans la bouche : c'est l'astringence. 

Par contre, vue la relative rareté de la plante dans nos régions, et la lenteur de la croissance, il est quand même dommage de l'utiliser comme plante médicinale, alors qu'il existe de nombreuses plantes ayant les mêmes propriétés et beaucoup plus faciles d'accès.


Et voilà, c'est tout pour le moment sur la Joubarbe, j'espère que vous apprécierez ces clichés de cette plante superbe :-)




1Fournier, Paul-Victor, Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, Editions Omnibus


3Couplan F. et Debuigne G, Le petit Larousse des plantes qui guérissent, Editions Larousse.

dimanche 4 septembre 2016

Le retour des envahisseurs (Les envahisseurs partie 2)

Après quelques semaines de silence pour cause d'un accès au net aussi performant que moi en chant, me voici de retour dans cette petite présentation non exhaustive des plantes étrangères qui se naturalisent en Basse-Normandie.

La Balsamine de l'Himalaya (Impatiens glandulifera Royle)


Sans doute une des plus belles plantes invasives que l'on peut croiser, la Balsamine de l'Himalaya a été introduite en Europe au XIXe siècle, comme plante d'ornement.

C'est une plante robuste, dépassant souvent de beaucoup le mètre, avec des feuilles dentées opposées ou verticillées par 3.

Pied de Balsamine de l'Himalaya dans une zone inondable,
 à Louvigny (14), le 20 juillet 2016

Ses grandes fleurs sont particulièrement jolies, avec des teintes allant du blanc rosé au pourpre, odorantes. Les sépales forment un cône, et présentent un court éperon à l'arrière de la fleur. 

Les fleurs de Balsamine de l'Himalaya forment des grappes lâches



Vue de face et de profil de la fleur de la Balsamine de l'Himalaya
(PS : si quelqu'un a une solution contre ce bug très énervant de mise en page, je suis preneur :-P )


Le fruit est une capsule allongée, gorgée de graines, qui, à maturité, éclate au moindre contact, disséminant les graines tout autour de la plante. Quand j'étais enfant, je pouvais passer des heures à éclater les capsules :-) 

C'est cette particularité qui rend la plante envahissante : à partir d'un seul pied peut se former toute une colonie qui s'étale en cercles. Sa présence en dehors des jardins est problématique dans le sud-ouest de la France, ou encore en Wallonie, où elle forme des populations très denses dans les lieux humides et ombragés, concurrençant la flore locale dans des espaces fragiles. En Basse-Normandie, on la croise de plus en plus souvent loin des jardins, ce qui donne à craindre pour l'avenir.

Pourtant, c'est une plante qu'on croise encore souvent chez les horticulteurs, qui est en vente libre. Encore une fois, c'est une plante qu'il faut éviter de cultiver chez soi : on a bien assez de jolies fleurs par chez nous pour faire de jolis massifs. Et si vraiment vous y tenez, soyez minutieux et ne la laissez pas monter en graine, supprimez les fleurs au fur et à mesure qu'elles fânent. Ce serait un moindre mal...


La Vergerette du Canada (Erigeron canadensis L.) et le Sénéçon du Cap (Senecio inaequidens DC.)


Je regroupe ces deux plantes invasives car elles présentent un certain nombre de points communs. Ce sont toutes les deux des Astéracées, cette grande famille qui va de la marguerite au pissenlit en passant par les chardons. Aucune des deux n'est vraiment remarquable : leur inflorescence n'arrivera à émouvoir qu'un botaniste. Les individus normalement constitués se contenteront de les cataloguer dans les plantes banales. 

Enfin, la manière dont ces plantes seraient arrivées en Europe est très instructive. J'utilise le conditionnel car il est parfois difficile de tracer les origines précises des faits en sciences naturelles, surtout quand ceux-ci commencent à dater un peu.

Le Sénéçon du Cap 



Le Sénéçon du Cap, aussi appelé Sénéçon de Mazamet, est originaire, comme son nom l'indique, des hauts plateaux d'Afrique du Sud où règne un climat méditerranéen. On estime souvent qu'il serait arrivé en France métropolitaine dans les années 1930, par des graines accrochées dans les toisons de moutons sud-africains, importées en France pour les usines textiles de Calais et Mazamet. 

A Mazamet, où le climat lui est favorable, la plante s'est très vite répandue : elle fleurit toute l'année, produit énormément de graines ailées qui se dispersent facilement dans le vent, résiste bien aux incendies et est toxique pour les prédateurs.

Ces dernières années, elle progresse de plus en plus vers le nord, se rencontrant déjà abondamment sur le littoral et le long des voies de chemin de fer.

Ce sénéçon est une plante vivace, pouvant fleurir toute l'année quand l'hiver est doux, à une époque où rares sont les fleurs sorties. La plante mesure entre 30 cm et 150 cm, la tige est glabre (sans poils) et très ramifiée (se divisant en plusieurs parties). Les feuilles sont alternes, linéaires. Les fleurs sont jaune or, regroupées en capitules d'environ 2 cm de diamètre. Toute la plante est toxique pour l'homme et le bétail.

Un spécimen de Sénéçon du cap,
croisé le 7 juin 2016 dans les dunes de Ouistreham

Capitule de Sénéçon du Cap, composé de fleurs tubulées au centre
et de fleurs ligulées en périphérie (les "pétales" qui sont en réalité des fleurs)

Les capitules sont entourés de bractées, des feuilles modifiées ayant un rôle protecteur

La Vergerette du Canada



La Vergerette du Canada, quand à elle (vous l'aurez deviné, elle provient du Canada...), est arrivée bien avant en Europe : sa présence est documentée depuis 1655, où elle a été vue à Blois. Les négociants de peaux de castors se servait de ses feuilles pour protéger leur marchandise, et par ce biais des graines auraient réussi à se faufiler jusqu'en France. 

De là, la plante a colonisé toutes les zones tempérées du monde, devenant une mauvaise herbe extrèmement banale chez nous, et s'étendant toujours dans les zones périurbaines fortement marquées par l'activité humaine (jardins, friches, voies ferrées...). Aujourd'hui, sa présence dans les milieux littoraux menace la diversité de ceux-ci. 

Elle a aussi un impact négatif sur les cultures humaines, car héberge volontiers des insectes nuisibles comme la punaise terne (Lygus lineolaris Hahn) ou le capside de la luzerne (Adelphocoris lineolatus Goeze).

Cette plante s'est très bien adaptée à nos climats tempérés, profitant des hivers moins rudes qu'au Canada. Un pied pourrait produire plus de 25 000 graines, là encore des akènes munis d'une aigrette de poils, comme les graines de pissenlit qui offrent une si bonne prise au vent...

Contrairement au Sénéçon, elle a un intérêt médicinal certain. Plante à huile essentielle, et riche en tanins, la Vergerette du Canada est une plante diurétique et anti-inflammatoire, utilisée en herboristerie dans les douleurs liées aux rhumatismes. 

Un pied de Vergerette du Canada en fleur,
le 13 juillet 2015 à Saint-Martin-de-Fontenay (14)
Minuscules capitules de la Vergerette

jeudi 18 août 2016

Les envahisseurs (partie 1)

Après de longues semaines de silence, vacances obligent, me voici de retour pour faire vivre ce blog qui, faute d'inspiration et de temps, n'est pas très vivant. 

Je vous promets aussi, pour la suite, quand j'aurai trié mes centaines de photos, un article sur la flore des Asturies, un petit paradis espagnol fait de fromages qui puent, de pluie, de cidre. 



Ils sont partout ! Ils nous envahissent. La population locale se fait par endroit entièrement supplantée...

Je parle des végétaux envahissants bien sûr. Rassurez-vous, ce blog n'a pas été noyauté par les théoriciens du grand remplacement, il ne sera question ici que de botanique :-)

Cet article sera donc consacré aux espèces végétales invasives qui pullulent dans la flore normande, sur les conséquences désastreuses de ces plantes, et sur ce qu'il convient de faire quand on est un particulier et qu'on a à cœur de préserver la biodiversité !



Qu'est-ce qu'une plante invasive ?


Une plante invasive, c'est un végétal exotique, qui se naturalise avec succès dans le territoire où il s'est implanté. Il s'acclimate à son nouvel environnement, se dissémine efficacement, et par sa capacité d'adaptation, nuit à la flore (et donc à la faune) qui était présente avant son arrivée. Certaines plantes remplacent même complètement l'écosystème antérieur. Des zones entières se retrouvent recouvertes d'une seule espèce végétale. 

Les plantes envahissantes appauvrissent donc les écosystèmes, diminuant la biodiversité. Elles peuvent constituer une menace pour des espèces menacées.

Certaines espèces sont également directement menaçantes pour l'Homme, comme par exemple l'Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.), plante originaire d'Amérique du Nord et s'implantant en France, dont le pollen est très allergisant, ou encore la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum Sommier & Levier), originaire d'Europe de l'Est, qui contient des molécules photosensibilisantes (les furocoumarines) pouvant provoquer de graves brûlures de la peau. 

Ailleurs, la Jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes (Mart.) Solms), originaire d'Amérique du Sud et largement naturalisée en Afrique, colonise entièrement certaines zones humides comme le Lac Victoria, avec des conséquences catastrophiques sur la pêche.

Bien sûr, il est normal que les écosystèmes évoluent. Le propre de la vie est d'être en changement permanent. Toutes les espèces présentes sur Terre ont commencé par être de nouvelles espèces, et il est normal que des espèces disparaissent au profit de nouvelles espèces mieux adaptées à leur environnement. 

Le problème des plantes invasives est lié aux activités humaines, qui permettent à des espèces de se déplacer beaucoup plus loin et beaucoup plus souvent qu'elles n'auraient pu le faire naturellement. Que ce soit volontairement ou non, les activités humaines introduisent en permanence des animaux et des végétaux à des endroits où ils n'étaient pas présents avant, et à un rythme sans commune mesure avec l'époque préhistorique. Les horticulteurs importent de nouvelles espèces pour embellir les jardins, des graines se retrouvent transportées par hasard via des marchandises, etc.

Seulement, des espèces se plaisent parfois très bien à leur nouveau climat, échappent au contrôle humain, et se répandent en toute liberté. On dit qu'elles se naturalisent. 

Et certaines espèces particulièrement vigoureuses se retrouvent dans un nouvel environnement où elles ont peu de concurrence, pas de prédateurs, un climat parfois beaucoup plus agréable que dans leur zone d'origine. Elles se plaisent tellement bien dans leur nouvel environnement qu'elles bouleversent profondément l'équilibre fragile qui prévalait.




Que faire face aux plantes invasives?


Bien sûr, en bon citoyen que vous êtes, amoureux de la faune et de la flore, vous souhaitez sûrement contribuer à la lutte contre les plantes invasives. Ce n'est pas moi qui vous donnerai tort. 

Si vous avez un jardin, le bon sens s'impose : privilégiez les plantes poussant naturellement dans la région. Il n'y aura que des avantages pour vous : les plantes seront plus adaptées, donc plus belles et nécessitant moins de travail. 

Et bien sûr, refusez d'acheter des plantes réputées comme invasives. Mettre en place dans son jardin un buddleia ou des impatiens, par exemple, est nuisible à l'environnement. Si ces plantes sont déjà présentes dans votre jardin, il n'est pas trop tard, vous pouvez toujours les supprimer (hors période de fructification).

Si par contre vous croisez une plante invasive dans la nature, il vaut mieux éviter de prendre l'initiative de l'arracher. Mal fait, ou fait au mauvais moment, un arrachage peut au contraire contribuer à disséminer la plante et aggraver le problème. Il vaut mieux avertir le gestionnaire du lieu.

Une fois qu'un végétal est échappé d'un jardin, et se multiplie sans intervention humaine, il est souvent déjà trop tard. Les campagnes d'éradication peuvent parfois parvenir à contenir son expansion, mais elles sont coûteuses, fastidieuses, et rarement couronnées de succès. C'est pourquoi il vaut mieux prévenir en amont, et faire les bons choix au moment de choisir vos plantes.


Tour d'horizon des invasives en Normandie


Voici quelques plantes importées par les activités humaines et présentes en Basse-Normandie. La liste n'est pas exhaustive, elle dépend surtout de mes rencontres au gré du hasard. 

Ces plantes ne sont pas toutes problématiques par chez nous, mais elles ont en commun d'être arrivées récemment en Normandie et de s'étendre. Certaines ont un caractère invasif dans d'autres régions du monde, et méritent donc d'être surveillées.

Le Buddleia de David, ou Arbre à Papillons (Buddleja davidii Franch.)

Buddleja davidii Franch., le 27 juillet 2016 à May-sur-Orne
Détail de l'inflorescence du Buddleia


Le Buddleia est un bel arbuste faisant jusqu'à 5 m de hauteur originaire des zones montagneuses de Chine. Sa floraison est impressionnante, étalée de juin à octobre, avec de longs panicules de fleurs lilas odorantes. Les feuilles sont présentes presque toute l'année, tombant en fin d'hiver, duveteuses.

Cette plante a été largement introduite dans les zones tempérées par les horticulteurs, comme plante ornementale. Elle se plaît extrêmement bien par chez nous, et se ressème d'elle-même dans les milieux pauvres, fortement marqués par la présence humaine : talus en bord de routes, friches péri-urbaines, voies de chemin de fer... 

On vend le Buddleia sous le nom commercial d'Arbre à papillon : celui-ci attirerait les papillons souhaitant butiner son nectar. Il serait donc bon pour l'environnement d'en posséder, surtout avec l'effondrement des populations de papillons par chez nous...

Cet argument vicieux joue sur notre sensibilité écologique. Pensant faire du bien à l'écosystème, on achète cet arbuste. Seulement, la réalité est un poil plus complexe... Certes, le buddleia attire les papillons, mais pas les chenilles. Et vu qu'il colonise des espaces au détriment de la flore locale, les chenilles se retrouvent sans plante hôte. Or, pas de chenilles... pas de papillons ! En plus, affectionnant les sols pollués et proches des axes routiers, l'arbuste attire les papillons dans des zones doublement dangereuses pour nos chers amis ailés.


La Renouée du Japon (Reynoutria japonica Houtt.)


Jeune pousse de Reynoutria japonica Houtt,
le 12 avril 2016 en bordure de Sarthe à Alençon (61)
La même plante le 30 mai 2016

Détail de ses feuilles nettement tronquées à la base

Cette plante, de la famille des Polygonacées, est originaire comme son nom l'indique d'extrême-orient. Elle forme d'importantes colonies dans les zones humides et les milieux très riches, là où le Buddleia serait bien malheureux. 

Sa tige est creuse, rougeâtre, pouvant mesurer jusqu'à 4 mètres de hauteur en fin de saison, et grandissant de plusieurs centimètres par jour. Les feuilles sont alternes, pétiolées, brusquement tronquées à leur base. La multiplication se fait surtout par bouturage de tige et par dissémination de  bouts de rhizomes. La plante, particulièrement vigoureuse, arrive à générer un nouvel individu à partir d'une partie d'elle-même. Les graines sont généralement stériles en Europe.

La plante a été introduite en Europe au XIXe siècle dans un jardin d'acclimatation, et depuis elle colonise les berges de nombreux cours d'eau, particulièrement en Angleterre où elle fait des ravages. Elle n'a pas de prédateurs en Europe, et sa vigueur exceptionnelle lui permet d'envahir à grande vitesse de nouveaux espaces. Les zones infestées par la Renouée du Japon subissent un recul très net des plantes locales, et, par ricochet, des poissons, amphibiens et oiseaux. 

En Angleterre, les autorités ont tenté d'introduire un insecte japonais qui raffole de la Renouée, l'arrachage manuel s'étant révélé absolument insuffisant. Affaire à suivre... La lutte contre la perfide renouée est donc confiée à Aphalara itadori, minuscule cigale.

Au Japon, la plante est utilisée comme légume et plante médicinale. Elle aurait un agréable goût de rhubarbe acidulé. Chez nous, son utilisation est déconseillée : la plante affectionne les lieux pollués par les métaux, qui se retrouvent en quantité dans celle-ci.

Par contre, ses tiges creuses et dures se prêtent particulièrement bien à la lutherie sauvage, notamment à la fabrication de flûtes de pan :)


A suivre...


La suite de l'article sera consacrée aux plantes ci-dessous :-) 
Je la rédigerai bientôt promis !