Après de longues semaines de silence, vacances obligent, me voici de retour pour faire vivre ce blog qui, faute d'inspiration et de temps, n'est pas très vivant.
Je vous promets aussi, pour la suite, quand j'aurai trié mes centaines de photos, un article sur la flore des Asturies, un petit paradis espagnol fait de fromages qui puent, de pluie, de cidre.
Ils sont partout ! Ils nous envahissent. La population locale se fait par endroit entièrement supplantée...
Je parle des végétaux envahissants bien sûr. Rassurez-vous, ce blog n'a pas été noyauté par les théoriciens du grand remplacement, il ne sera question ici que de botanique :-)
Cet article sera donc consacré aux espèces végétales invasives qui pullulent dans la flore normande, sur les conséquences désastreuses de ces plantes, et sur ce qu'il convient de faire quand on est un particulier et qu'on a à cœur de préserver la biodiversité !
Une plante invasive, c'est un végétal exotique, qui se naturalise avec succès dans le territoire où il s'est implanté. Il s'acclimate à son nouvel environnement, se dissémine efficacement, et par sa capacité d'adaptation, nuit à la flore (et donc à la faune) qui était présente avant son arrivée. Certaines plantes remplacent même complètement l'écosystème antérieur. Des zones entières se retrouvent recouvertes d'une seule espèce végétale.
Les plantes envahissantes appauvrissent donc les écosystèmes, diminuant la biodiversité. Elles peuvent constituer une menace pour des espèces menacées.
Certaines espèces sont également directement menaçantes pour l'Homme, comme par exemple l'Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.), plante originaire d'Amérique du Nord et s'implantant en France, dont le pollen est très allergisant, ou encore la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum Sommier & Levier), originaire d'Europe de l'Est, qui contient des molécules photosensibilisantes (les furocoumarines) pouvant provoquer de graves brûlures de la peau.
Ailleurs, la Jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes (Mart.) Solms), originaire d'Amérique du Sud et largement naturalisée en Afrique, colonise entièrement certaines zones humides comme le Lac Victoria, avec des conséquences catastrophiques sur la pêche.
Bien sûr, il est normal que les écosystèmes évoluent. Le propre de la vie est d'être en changement permanent. Toutes les espèces présentes sur Terre ont commencé par être de nouvelles espèces, et il est normal que des espèces disparaissent au profit de nouvelles espèces mieux adaptées à leur environnement.
Le problème des plantes invasives est lié aux activités humaines, qui permettent à des espèces de se déplacer beaucoup plus loin et beaucoup plus souvent qu'elles n'auraient pu le faire naturellement. Que ce soit volontairement ou non, les activités humaines introduisent en permanence des animaux et des végétaux à des endroits où ils n'étaient pas présents avant, et à un rythme sans commune mesure avec l'époque préhistorique. Les horticulteurs importent de nouvelles espèces pour embellir les jardins, des graines se retrouvent transportées par hasard via des marchandises, etc.
Seulement, des espèces se plaisent parfois très bien à leur nouveau climat, échappent au contrôle humain, et se répandent en toute liberté. On dit qu'elles se naturalisent.
Et certaines espèces particulièrement vigoureuses se retrouvent dans un nouvel environnement où elles ont peu de concurrence, pas de prédateurs, un climat parfois beaucoup plus agréable que dans leur zone d'origine. Elles se plaisent tellement bien dans leur nouvel environnement qu'elles bouleversent profondément l'équilibre fragile qui prévalait.
Qu'est-ce qu'une plante invasive ?
Une plante invasive, c'est un végétal exotique, qui se naturalise avec succès dans le territoire où il s'est implanté. Il s'acclimate à son nouvel environnement, se dissémine efficacement, et par sa capacité d'adaptation, nuit à la flore (et donc à la faune) qui était présente avant son arrivée. Certaines plantes remplacent même complètement l'écosystème antérieur. Des zones entières se retrouvent recouvertes d'une seule espèce végétale.
Les plantes envahissantes appauvrissent donc les écosystèmes, diminuant la biodiversité. Elles peuvent constituer une menace pour des espèces menacées.
Certaines espèces sont également directement menaçantes pour l'Homme, comme par exemple l'Ambroisie (Ambrosia artemisiifolia L.), plante originaire d'Amérique du Nord et s'implantant en France, dont le pollen est très allergisant, ou encore la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum Sommier & Levier), originaire d'Europe de l'Est, qui contient des molécules photosensibilisantes (les furocoumarines) pouvant provoquer de graves brûlures de la peau.
Ailleurs, la Jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes (Mart.) Solms), originaire d'Amérique du Sud et largement naturalisée en Afrique, colonise entièrement certaines zones humides comme le Lac Victoria, avec des conséquences catastrophiques sur la pêche.
Bien sûr, il est normal que les écosystèmes évoluent. Le propre de la vie est d'être en changement permanent. Toutes les espèces présentes sur Terre ont commencé par être de nouvelles espèces, et il est normal que des espèces disparaissent au profit de nouvelles espèces mieux adaptées à leur environnement.
Le problème des plantes invasives est lié aux activités humaines, qui permettent à des espèces de se déplacer beaucoup plus loin et beaucoup plus souvent qu'elles n'auraient pu le faire naturellement. Que ce soit volontairement ou non, les activités humaines introduisent en permanence des animaux et des végétaux à des endroits où ils n'étaient pas présents avant, et à un rythme sans commune mesure avec l'époque préhistorique. Les horticulteurs importent de nouvelles espèces pour embellir les jardins, des graines se retrouvent transportées par hasard via des marchandises, etc.
Seulement, des espèces se plaisent parfois très bien à leur nouveau climat, échappent au contrôle humain, et se répandent en toute liberté. On dit qu'elles se naturalisent.
Et certaines espèces particulièrement vigoureuses se retrouvent dans un nouvel environnement où elles ont peu de concurrence, pas de prédateurs, un climat parfois beaucoup plus agréable que dans leur zone d'origine. Elles se plaisent tellement bien dans leur nouvel environnement qu'elles bouleversent profondément l'équilibre fragile qui prévalait.
Que faire face aux plantes invasives?
Bien sûr, en bon citoyen que vous êtes, amoureux de la faune et de la flore, vous souhaitez sûrement contribuer à la lutte contre les plantes invasives. Ce n'est pas moi qui vous donnerai tort.
Si vous avez un jardin, le bon sens s'impose : privilégiez les plantes poussant naturellement dans la région. Il n'y aura que des avantages pour vous : les plantes seront plus adaptées, donc plus belles et nécessitant moins de travail.
Et bien sûr, refusez d'acheter des plantes réputées comme invasives. Mettre en place dans son jardin un buddleia ou des impatiens, par exemple, est nuisible à l'environnement. Si ces plantes sont déjà présentes dans votre jardin, il n'est pas trop tard, vous pouvez toujours les supprimer (hors période de fructification).
Si par contre vous croisez une plante invasive dans la nature, il vaut mieux éviter de prendre l'initiative de l'arracher. Mal fait, ou fait au mauvais moment, un arrachage peut au contraire contribuer à disséminer la plante et aggraver le problème. Il vaut mieux avertir le gestionnaire du lieu.
Une fois qu'un végétal est échappé d'un jardin, et se multiplie sans intervention humaine, il est souvent déjà trop tard. Les campagnes d'éradication peuvent parfois parvenir à contenir son expansion, mais elles sont coûteuses, fastidieuses, et rarement couronnées de succès. C'est pourquoi il vaut mieux prévenir en amont, et faire les bons choix au moment de choisir vos plantes.
Une fois qu'un végétal est échappé d'un jardin, et se multiplie sans intervention humaine, il est souvent déjà trop tard. Les campagnes d'éradication peuvent parfois parvenir à contenir son expansion, mais elles sont coûteuses, fastidieuses, et rarement couronnées de succès. C'est pourquoi il vaut mieux prévenir en amont, et faire les bons choix au moment de choisir vos plantes.
Tour d'horizon des invasives en Normandie
Voici quelques plantes importées par les activités humaines et présentes en Basse-Normandie. La liste n'est pas exhaustive, elle dépend surtout de mes rencontres au gré du hasard.
Ces plantes ne sont pas toutes problématiques par chez nous, mais elles ont en commun d'être arrivées récemment en Normandie et de s'étendre. Certaines ont un caractère invasif dans d'autres régions du monde, et méritent donc d'être surveillées.
Le Buddleia est un bel arbuste faisant jusqu'à 5 m de hauteur originaire des zones montagneuses de Chine. Sa floraison est impressionnante, étalée de juin à octobre, avec de longs panicules de fleurs lilas odorantes. Les feuilles sont présentes presque toute l'année, tombant en fin d'hiver, duveteuses.
Cette plante a été largement introduite dans les zones tempérées par les horticulteurs, comme plante ornementale. Elle se plaît extrêmement bien par chez nous, et se ressème d'elle-même dans les milieux pauvres, fortement marqués par la présence humaine : talus en bord de routes, friches péri-urbaines, voies de chemin de fer...
On vend le Buddleia sous le nom commercial d'Arbre à papillon : celui-ci attirerait les papillons souhaitant butiner son nectar. Il serait donc bon pour l'environnement d'en posséder, surtout avec l'effondrement des populations de papillons par chez nous...
Cet argument vicieux joue sur notre sensibilité écologique. Pensant faire du bien à l'écosystème, on achète cet arbuste. Seulement, la réalité est un poil plus complexe... Certes, le buddleia attire les papillons, mais pas les chenilles. Et vu qu'il colonise des espaces au détriment de la flore locale, les chenilles se retrouvent sans plante hôte. Or, pas de chenilles... pas de papillons ! En plus, affectionnant les sols pollués et proches des axes routiers, l'arbuste attire les papillons dans des zones doublement dangereuses pour nos chers amis ailés.
Ces plantes ne sont pas toutes problématiques par chez nous, mais elles ont en commun d'être arrivées récemment en Normandie et de s'étendre. Certaines ont un caractère invasif dans d'autres régions du monde, et méritent donc d'être surveillées.
Le Buddleia de David, ou Arbre à Papillons (Buddleja davidii Franch.)
Buddleja davidii Franch., le 27 juillet 2016 à May-sur-Orne |
Détail de l'inflorescence du Buddleia |
Cette plante a été largement introduite dans les zones tempérées par les horticulteurs, comme plante ornementale. Elle se plaît extrêmement bien par chez nous, et se ressème d'elle-même dans les milieux pauvres, fortement marqués par la présence humaine : talus en bord de routes, friches péri-urbaines, voies de chemin de fer...
On vend le Buddleia sous le nom commercial d'Arbre à papillon : celui-ci attirerait les papillons souhaitant butiner son nectar. Il serait donc bon pour l'environnement d'en posséder, surtout avec l'effondrement des populations de papillons par chez nous...
Cet argument vicieux joue sur notre sensibilité écologique. Pensant faire du bien à l'écosystème, on achète cet arbuste. Seulement, la réalité est un poil plus complexe... Certes, le buddleia attire les papillons, mais pas les chenilles. Et vu qu'il colonise des espaces au détriment de la flore locale, les chenilles se retrouvent sans plante hôte. Or, pas de chenilles... pas de papillons ! En plus, affectionnant les sols pollués et proches des axes routiers, l'arbuste attire les papillons dans des zones doublement dangereuses pour nos chers amis ailés.
La Renouée du Japon (Reynoutria japonica Houtt.)
Jeune pousse de Reynoutria japonica Houtt, le 12 avril 2016 en bordure de Sarthe à Alençon (61) |
La même plante le 30 mai 2016 |
Détail de ses feuilles nettement tronquées à la base |
Cette plante, de la famille des Polygonacées, est originaire comme son nom l'indique d'extrême-orient. Elle forme d'importantes colonies dans les zones humides et les milieux très riches, là où le Buddleia serait bien malheureux.
Sa tige est creuse, rougeâtre, pouvant mesurer jusqu'à 4 mètres de hauteur en fin de saison, et grandissant de plusieurs centimètres par jour. Les feuilles sont alternes, pétiolées, brusquement tronquées à leur base. La multiplication se fait surtout par bouturage de tige et par dissémination de bouts de rhizomes. La plante, particulièrement vigoureuse, arrive à générer un nouvel individu à partir d'une partie d'elle-même. Les graines sont généralement stériles en Europe.
La plante a été introduite en Europe au XIXe siècle dans un jardin d'acclimatation, et depuis elle colonise les berges de nombreux cours d'eau, particulièrement en Angleterre où elle fait des ravages. Elle n'a pas de prédateurs en Europe, et sa vigueur exceptionnelle lui permet d'envahir à grande vitesse de nouveaux espaces. Les zones infestées par la Renouée du Japon subissent un recul très net des plantes locales, et, par ricochet, des poissons, amphibiens et oiseaux.
En Angleterre, les autorités ont tenté d'introduire un insecte japonais qui raffole de la Renouée, l'arrachage manuel s'étant révélé absolument insuffisant. Affaire à suivre... La lutte contre la perfide renouée est donc confiée à Aphalara itadori, minuscule cigale.
Au Japon, la plante est utilisée comme légume et plante médicinale. Elle aurait un agréable goût de rhubarbe acidulé. Chez nous, son utilisation est déconseillée : la plante affectionne les lieux pollués par les métaux, qui se retrouvent en quantité dans celle-ci.
Par contre, ses tiges creuses et dures se prêtent particulièrement bien à la lutherie sauvage, notamment à la fabrication de flûtes de pan :)
A suivre...
La suite de l'article sera consacrée aux plantes ci-dessous :-)
Je la rédigerai bientôt promis !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire